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Le DPI en France

Mercredi 22 septembre 2010

Suite à l'article de PC Impact (et Korben) sur le DPI (Deep Packet Inspection) qui est en train de poindre le bout de son nez France, plusieurs internautes me demandent ce que j'en pense.

C'est simple: C'est un énorme outils de censure et de surveillance. Énorme. C'est l'équivalent d'une écoute systématique et totale de vos conversations téléphoniques et votre courrier, et la coupure immédiate de la communication ou la destruction des courriers si vous parlez de choses "interdites". Dans la vie courante, on aurait droit à un soulèvement populaire et intellectuel. Mais sur internet, ça semble "normal" à presque tout le monde. Allez comprendre.


Concernant le téléchargement, cela n'a aucune importance. La mise en place du DPI ne fera que pousser les internautes téléchargeurs vers des protocoles chiffrés et anonymes (VPN, OneSwarm, TOR, Freenet...), terrain où le DPI ne pourra absolument rien voir. Fin de l'histoire.

Par contre le DPI sera bien plus utile au gouvernement qu'aux industriels de la culture qui sont en train de le pousser, car nos hommes politiques sont historiquement et majoritairement hostiles à internet, média qu'ils craignent et ne comprennent pas. La surveillance et le contrôle que leur apporte le DPI ne peut que les rassurer. Je prédis donc une faible résistance à la proposition au sein des institutions françaises (Il suffit de voir comment le Sénat a adopté la loi LOPPSI 2). Tout ça pour notre plus grand mal.

La mise en place du DPI va être un formidable gaspillage d'argent et d'énergie qui ne fera que ruiner notre vie privée et notre liberté d'expression sans réussir à endiguer le partage de fichier.


Les échappatoires ? Pour le P2P, cela sera le développements des P2P anonymes (chiffrement, onion-routing).

Pour le reste (web, email..) ? C'est moche, mais probablement les VPN pour ceux qui ont conscience du problème. Et comme d'habitude la vaste majorité de la population ne se rendra pas compte qu'elle navigue sur un internet surveillé et "épuré", ne voyant que des serveurs qui ne répondent pas là où les utilisateurs de VPN pourront naviguer sans problème. Une sorte d'internet à deux vitesses: L'internet contrôlé par l'état, et l'internet (presque) libre accessible d'une poignée de technophiles avertis. Sombre vision (qui d'ailleurs n'est pas sans rappeler une certaine publicité qui mentionnait "Internet / Internet par Orange").

Orange, tiens justement, qui en profite pour présenter son P2P légale, avec technologie DPI incluse (voir l'article de PC Impact). C'est quand même formidable comme boite, Orange: Ils arrivent à vendre des abonnements ADSL en mettant en avant la musique à gogo (cf. leurs anciennes pubs), puis vendent leur logiciel de protection anti-HADOPI bidon, puis versent dans la technologie de surveillance DPI. Orange, ou comment manger à tous les râteliers.

Les VPN, alors ? Google offre déjà plein de services gratuits (mail, DNS...). Je ne serais pas surpris qu'un jour ils proposent aussi des services de VPN gratuits. On trouve déjà quelques VPN gratuits, et toute la machinerie HADOPI/ACTA/Rapport Gallo ne fera que développer ces services, off-shore bien entendu.


Avec le DPI, l'internet français se retrouvera exactement dans la situation de l'internet Chinois (à la séparation racine DNS près), c'est à dire la possibilité technique de surveiller et couper toutes les communications mentionnant un terme précis. J'ai beau utiliser le terme "possibilité", ce n'est pas une possibilité que j'aime envisager. On sait ce qu'a donné un tel pouvoir dans d'autres pays.

Vous savez ce que dit l'adage: Le pouvoir corrompt. Un pouvoir absolu corrompt absolument. Et le DPI, c'est le pouvoir absolu sur vos communications internet aux mains de l'état.

Fripes et frustrations

Mercredi 22 septembre 2010

Je déteste parcourir les magasins de vêtements. Ce n'est vraiment que contraint et forcé que je m'y rends (quitte à user mon jean jusqu'à en faire des trous). L'hiver arrivant à grands pas, je m'y suis enfin traîné - de force et sans la moindre JEM* - pour renouveler un peu le stock, surtout pour une veste d'hiver.

Rien à faire, je hais les supermarchés et les magasins de fringues. C'est pas mon truc. Je hais ces architectures boursouflées de suffisance, ces devantures racoleuses qui prétendent faire "mode", ces étalages prétentieux soit-disant design, ces éclairages faussement haut-de-gamme, tout ça pour nous vendre comme des joyaux des fripes bâclées au Pakistan ou en Chine par des enfants sous-payés.

Et pourquoi nous faire subir cette diarrhée musicale continuelle abrutissante, qui n'arrive même pas assez haut pour renifler le cul d'un NRJ de bas-étages ? Même René la Taupe ne parvient pas à un tel niveau de niaiserie mélodique et de vide intellectuel.

Et je ne vous parle pas de la foule des supermarchés, entre la mémé qui met trois heures à sortir sa monnaie pièce par pièce à la caisse, ces retraités qui viennent faire leurs courses aux seules heures où les cadres surmenés ont assez de temps pour venir se ruiner à la hâte en plats préparés, packs d'eau et lait pour bébé avant de replonger dans leur boulot, quand ce n'est pas Joe-la-moule qui se lance dans une réflexion profonde sur la marque de cassoulet à choisir, un doigt à moitié posé sur sa lèvre humide, son caddie bien en travers du rayon. Je hais la foule. Surtout en supermarchés. C'est l'endroit où mon humanisme se rabougrit vitesse grand V: Je me prends à haïr mon prochain.

Non vraiment je hais les magasins, de fringue en particulier, et les grandes surfaces en général. C'est pas humain. C'est consternant de consumérisme bêlant et de prostitution commerciale racoleuse. Les marques font leur pute. 10% gratuit ! Nouvelle qualité ! Format familiale ! Achat malin ! Prix inchangé ! Bio ! Encore plus de fruit ! Sans sucre ajoutés ! Encore meilleur ! Une tranche gratuite ! 100% remboursé ! Écologique ! Contribue à soutenir les défenses naturelles !


C'est sûr, je ne suis pas un bon client pour la société de consommation. Quand je sortais mon ancien téléphone portable, un collègue me demandais toujours si j'utilisais ce talkie-walkie pour communiquer. Il marchait très bien, mon talkie-walkie.


* Joie, Entrain et Motivation (private joke)